Dans ce livre visionnaire écrit dès 1932, Aldous Huxley imagine une société qui utiliserait la génétique et le clonage pour le conditionnement et le contrôle des individus.
Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l’une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide: les Alpha (l’élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles). On incite à la sexualité debridée, la grossesse n’existe pas. Prononcé le mot « père » ou « mère » est un outrage. La mort n’existe pas, on conditionne l’enfant pour qu’il la considère de tout ce qu’il y a de plus banal, la vieillesse, la maladie non plus, tout ce qui rappelle l’être humain est supprimé. On prend du « soma », sorte de drogue qui maintient en état de béatitude.
John, un « sauvage » élevé dans une « réserve » primitive du Nouveau-Mexique, va se heurter de plein fouet à cette société, suite à une visite de deux personnages « civilisés » dans sa réserve, qui le ramèneront en ville avec eux.
Le « meilleur des mondes » décrit aussi ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves « auraient l’amour de leur servitude ».
Editions Pocket, 2002