4e de couverture:
Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s’en rendre compte les dernières paroles d’une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C’est là qu’Arnljótur aura aimé Anna, une amie d’un ami, un petit bout de nuit, et l’aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.
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Après la mort accidentelle de sa mère, le jeune Arnljótur se retrouve seul avec son père, un vieil homme de quatre-vingt ans et Jósef, son frère jumeau autiste. Sa mère, passionnée de botanique, passait des heures dans sa serre où elle cultivait une variété rare de Rosa Candida à huit pétales. Cette passion transmise à son fils Arnljótur mènera celui-ci sur le continent, rejoindre un monastère et son ancienne roseraie, avec dans ses bagages quelques boutures de cette variété de Rosa Candida. Mais pour cela, il devra quitter son vieux père et son frère (sa seule famille), mais aussi la petite Flora Sol, sa fille née quelques mois plus tôt d’une union qui aura duré moins d’une nuit.
Délicatesse, pudeur, innocence caractérisent ce roman. En quittant son pays de lave et de mousse pour un continent jamais nommé, Arnljótur démarre une nouvelle vie, part vers l’inconnu. À son arrivée, il est accueilli par un moine cinéphile qui semble trouver dans le cinéma des réponses à toutes les questions « existentielles » (l’amour, la vie, etc.). Ce qui nous donne droit à des discussions parfois amusantes.
Dans ce monastère, le quotidien de notre jeune « Lobbi » est rythmé par son travail dans la roseraie, les soirées chez frère Thomas à visionner des films et les appels téléphoniques de son père, un homme inquiet pour son fils parti loin de la maison familiale, qui se remet difficilement de la mort de sa femme et ne recommence tout doucement à vivre qu’en cuisinant pour son entourage.
L’histoire met un peu de temps à démarrer et mon intérêt ne s’est ravivé que lors de l’événement qui va venir bouleverser le quotidien d’Arnljótur, qui va le faire grandir et prendre ses responsabilités, même si sa naïveté – qui m’a parfois agacée – ne disparaît pas totalement. Mais ce qui m’a le plus touchée chez ce garçon ce sont sa sensibilité et sa tendresse envers les personnes qu’il aime.
Magnifiquement bien écrit, Rosa Candida est un beau roman tout en délicatesse sur la paternité. À découvrir.
Editions Zulma, 2010
Une lecture commune (toujours en retard) avec : Canel, L’Or des chambres, Valérie, XL et Lucie.