4e de couverture :
Je suis en train de descendre l’escalier du lycée et la seconde d’après, je tombe la tête la première. Quatre années de ma vie s’effacent et à mon réveil à l’hôpital, James Larkin me sourit. Il sent la fumée de cigarette, les drape fraîchement lavés, laisses à sécher au soleil. Evidemment je tombe folle amoureuse. Je nage dans un brouillard heureux. Mais la vie ne peut pas continuer comme ça. Amnésique ou pas, il faut que je sache quel genre de fille j’étais avant. Je me lance alors dans une enquête sur moi-même. Qui es-tu vraiment Naomi Porter ?
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La vie de Naomi bascule le jour où elle fait une chute dans les escaliers: les quatre dernières années de sa vie s’effacent en une seconde, elle ne se souvient plus de rien.
Naomi tente alors de découvrir l’adolescente qu’elle était: une jeune fille belle, sportive, populaire et un peu superficielle. Son petit copain, Ace, s’avère être un beau gosse sans grande intelligence. Elle se rend rapidement compte qu’il est difficile de continuer cette relation étant donné qu’elle n’en a aucun souvenir et commence même à se demander ce qu’elle a pu éprouver pour lui. En fait, son coeur balance plutôt pour James, ce jeune homme mystérieux qui était là lorsqu’elle a réouvert les yeux après sa chute.
Au fur et à mesure, Naomi se met à détester la personne qu’elle était: elle ne comprend pas la vie qu’elle menait, son attitude, ses choix. Elle doit réapprendre à connaître le monde qui l’entoure, mais surtout elle-même. Recommencer tout à zéro. Elle prend donc ses distances avec certains de ses amis, fait le tri dans sa vie.
Naomi partage avec nous ses doutes, ses interrogations, on se sent très proche d’elle, ce qui en fait une héroïne particulièrement attachante. J’ai beaucoup aimé Will, son meilleur ami, un type un peu à part, et l’amitié très forte qui les unit.
Un joli roman qui ne tombe pas dans la mièvrerie, où le ton est à la fois drôle et sérieux, avec des personnages touchants et vrais.
Tout finit par s’oublier, de toute manière. D’abord, on oublie tout ce qu’on a appris : les dates de la guerre de Cent Ans, le théorème de Pythagore,. On oublie surtout tout ce qu’on n’a pas vraiment appris mais qu’on a juste mémorisé la veille au soir. On oublie les noms de pratiquement tous ses profs à part un ou deux, qu’on finira par oublier eux aussi. On oublie son emploi du temps de première, sa place dans la classe, le numéro de téléphone de son meilleur ami et les paroles de cette chanson qu’on a bien écoutée un million de fois. Pour moi, c’en était une de Simon & Garfunkel. Qui sait laquelle ce sera pour toi? Et finalement, mais lentement, tellement lentement, on oublie ses humiliations… même celles qui semblaient indélébiles finissent par s’effacer. On oublie qui était branché et qui ne l’était pas, qui était beau, intelligent, sportif ou pas. Qui est allé dans une bonne fac. Qui donnait les meilleures fêtes. Qui pouvait vous trouver de l’herbe. On les oublie tous. Même ceux qu’on disait aimer, et même ceux qu’on aimait vraiment. Ceux-là sont les derniers à disparaître. Et ensuite, une fois qu’on a suffisamment oublié, on aime quelqu’un d’autre.
Lu dans le cadre du Prix Mauprat – Prix littéraire des blogueurs, organisé par George.
Editions Albin Michel, collection Wiz, 2009