Jean-Claude Mourlevat – Le chagrin du roi mort

4e de couverture :

«C’est une petite île froide, quelque part dans le nord. Le vieux roi est mort. Son corps repose sur un lit de pierre, sur la Grand-Place. Il neige. Il sera question de séparation, de guerre, de trois ciels différents, d’un premier amour. Il y aura une prophétie, des êtres qui se perdent dans l’immensité, une sorcière qui mange des têtes de rat…»

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On suit l’histoire de deux frères, Brisco et Aleks, inséparables et très complices. Ils habitent à Petite Terre, une île où la neige est toujours présente et où les habitants vivent heureux, en paix. Mais tout bascule le jour où le roi de Petite Terre, Holund, meurt. Son trône est convoité par son frère Guerolf. Rapidement, une guerre éclate, Brisco et Aleks sont séparés de force. Ils ne se retrouveront que des années plus tard, mais ils ont bien changé…

J’ai aimé Petite Terre, si accueillante et chaleureuse, mais j’ai surtout aimé me promener dans sa Bibliothèque, si grande, si riche, si merveilleuse. Malheureusement, tout n’est pas rose dans ce roman, la guerre provoquée par Guerolf va faire des ravages à Petite Terre et changer le destin de ses habitants, en particulier celui de Brisco et Aleks. Ceux-ci vont vivre une véritable déchirure et vont essayer de survivre l’un sans l’autre pendant ces longues années de séparation. Mais chacun évoluera différemment.

Guerre, pouvoir, trahison, vengeance // fraternité, famille, amour… de nombreux thèmes sont abordés dans ce roman fantastique où la colère et la tendresse cohabitent. Une écriture toujours aussi belle, qui nous emporte loin, très loin, dans ce royaume enneigé.

Jean-Claude Mourlevat est une valeur sûre !

Gallimard Jeunesse, 2009, 2011 (Poche)

Session 16

Jean-Claude Mourlevat – Le combat d’hiver

4e de couverture :

Le combat d’hiver est celui de quatre adolescents, évadés de leur orphelinat-prison, pour reprendre la lutte perdue par leurs parents, quinze ans plus tôt.

Au cœur d’un pays imaginaire, des jeunes gens, tous orphelins, sont détenus dans un internat qui ressemble à une prison. Cet hiver-là, une lettre mystérieuse leur révèle qu’ils sont les enfants d’une génération d’hommes et de femmes éliminés par la faction totalitaire qui a pris le pouvoir. Quatre d’entre eux choisissent de s’évader pour reprendre le combat. Mais il leur faut déjà échapper aux terribles «hommes-chiens» lancés à leur poursuite dans les montagnes glacées.
Ont-ils la moindre chance de leur échapper? Pourront-ils compter sur l’aide généreuse du «peuple-cheval»? Survivront-ils à la barbarie des jeux du cirque réinventés par la Phalange? Leur combat, hymne grandiose au courage et à la liberté, est de ceux qu’on dit perdus d’avance. Et pourtant.

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Mon premier Mourlevat, je suis conquise !

Le lecteur est tout de suite plongé dans une atmosphère froide, sombre en compagnie de quatre orphelins : Milena, Helen, Bartolomeo et Milos. Ils vivent – où plutôt sont enfermés – dans un pensionnat des plus sinistres. Leur pays est contrôlé par La Phalange, qui a fait disparaître les résistants et a placé leurs enfants dans des orphelinats. Un régime totalitaire auquel les quatre adolescents vont s’opposer, parfois au péril de leur vie.

L’auteur nous livre ici un récit mêlant fantastique et réalisme, où l’on rencontre des « hommes-chiens » et des « hommes-chevaux », où il est question d’amour, d’amitié, de solidarité, de courage, même si l’espoir est peu présent. Le combat d’hiver de quatre adolescents pour la liberté du pays.

Jean-Claude Mourlevat est un merveilleux conteur. Le Combat d’hiver est à découvrir absolument (et il n’y a qu’un seul tome !).

Gallimard Jeunesse, 2006, 2010 (Poche)

Anne Percin – Comment (bien) rater ses vacances

4e de couverture :

Chers parents,

Mon stage de survie en milieu hostile se passe bien, merci. J’espère que vous êtes pas trop morts, rapport aux frais de rapatriement qui doivent coûter bonbon, depuis la Corse. Sinon, moi ça va, j’ai mangé Hector mais pas tout d’un coup, j’en ai congelé un bout pour le mois prochain. Heureusement que j’ai l’eau-de-vie de Mamie, ça m’aide pour tenir. Si jamais vous ne reveniez pas, ce serait sympa de m’envoyer un mandat parce que la prostitution masculine, ça marche pas trop dans le quartier. Bon, ben je vous laisse, c’est l’heure de ma piqûre d’héroïne.

Gros bisous, votre fils bien-aimé, Maxime.

Cet été, Maxime a 17 ans. Il ne veut plus partir en vacances avec ses parents. Il préfère rester chez sa Mamie pour glander devant l’ordinateur. Tant pis pour lui. Il va vivre des journées délirantes !

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Maxime est un ado de 17 ans comme les autres, enfin… pas tout à fait. Il aime dormir, passer ses journées sur l’ordinateur, jouer de la guitare, mais aussi écouter la musique des années 70/80 et cuisiner ! Alors que leurs parents décident de passer des vacances en Corse, Maxime et sa petite sœur ont déjà d’autres projets en tête pour l’été. Lui le passera chez sa grand-mère et sa sœur Alice en colonie avec sa meilleure amie. Mais Maxime est loin de se douter que son séjour sera un peu plus agité que prévu !

La grand-mère de Maxime est un sacré phénomène : un caractère bien trempé, toujours le mot pour rire, gentille, douce et à l’écoute. De plus, l’entente est parfaite entre elle et son petit-fils. La grand-mère dont tout le monde rêve quoi !

Le roman alterne les moments de franche rigolade et les instants plus sérieux. Maxime est un garçon extrêmement sympathique, assez mûr pour son âge et qui aime sa tranquillité. Face à tous ces événements imprévus, l’ado devra se responsabiliser, se débrouiller seul, mais aussi tenter de cuisiner (ses expériences culinaires sont délicieusement drôles !). Tout au long de l’histoire, il fera preuve d’une grande maturité (surtout que ses parents sont injoignables).

Je découvre la plume d’Anne Percin à travers ce roman et j’ai été conquise. Un chouette roman pour les adolescents (ou pas), léger, drôle, avec pas mal de références musicales et cinématographiques. Un grand moment de plaisir à ne pas bouder (surtout qu’il y a encore deux autres tomes) !

Editions du Rouergue, collection DoAdo, 2010
Ce livre faisait partie de la sélection 2012 du Prix Farniente (Belgique).

Elisabeth Delaigle – Les contes de la lune

Résumé :
Qu’y a-t-il de commun entre un aigle blessé soigné par un jeune Indien, une princesse désespérée aux prises avec un sortilège, des souris affamées avides de fromage, un boxeur qui rêve de gloire, une jeune chatte victime de la jalousie d’un vieux chat aigri, deux enfants naïfs perdus dans la forêt et un ourson espiègle qui découvre le monde ?
La LUNE, qui enflamme le monde, depuis la nuit des temps, avec son lot de légendes et qui fait rêver les hommes pressés de la conquérir…
Vues de la terre, sa rondeur magique et sa bonhomie incitent à toutes les rêveries, pousse à faire des bêtises ou de grandes choses… Inaccessible et pourtant si proche, elle peuple l’imaginaire des petits et des grands…
 Les contes de la lune transportent les enfants dans des univers très différents, au gré de récits qui ont tous la lune comme déclencheur de situations insolites !
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Les contes de la lune renferme sept courtes histoires ayant pour thème la lune, cet astre inaccessible, source de légendes.
– Buveur de lune : un jeune garçon nommé Waban et fils du chef de la tribu apprivoise un aigle qu’il appelle Paco. Une amitié forte se crée entre eux. La légende veut que les aigles « boivent le halo de la lune pleine pour y recueillir la force de vie ».
– La fileuse de lune : c’est princesse aux longs cheveux d’or, fille unique et choyée de tous. Un jour, une vieille sorcière lui jette un sort : ses cheveux pousseront sans fin les nuits de pleine lune, au risque de s’enraciner au sol et d’entraîner sa mort. Lors de ces nuits, la jeune fille se voit donc obligée de filer ses cheveux de lune avec une quenouille. Pour conjurer le sort, un prince doit lui déclarer son amour un soir de pleine lune.

– Les croqueuses de lune : Dans ce conte, les héros sont des souris. Un jour, elles constatent, effarées, que la maison dans laquelle elles ont élu domicile, vient d’être abandonnée. Leur réserve de nourriture s’épuise à vue d’oeil, la faim les guette. Un jour, elles aperçoivent un énorme fromage dans le ciel. Affamées, elles décident de l’attraper… J’ai vraiment été conquise par l’histoire de ces petites souris, où l’on ne peut pas s’empêcher de penser à un célèbre dessin-animé ! ;)

– Le boxeur de lune : Ben, un jeune un peu paumé, vient tout juste d’arriver dans une ville portuaire. Il vit de petits boulots qui lui permettent tout juste de manger. Il participe à des matchs de boxe clandestins et rêve de devenir boxeur professionnel. Engagé pour nettoyer une salle de sport, il observe en même temps les boxeurs pendant leur entraînement. Le soir, éclairé par la lune, il s’entraîne seul en menant un combat contre son double lunaire. Puis un jour, il est remarqué par l’entraîneur…. Ici pas de féérie, ce conte est plus réaliste et ne s’inspire pas d’autres contes. Une histoire pleine d’espoir qui nous montre que les rêves peuvent devenir réalité.
La voleuse de lune : Beauchat, un magnifique persan au pelage blanc, vit dans une demeure auprès de sa maîtresse. Le jour de son dixième anniversaire débarque une chatte qui vient de la rue, Miette. Cette dernière aimerait se faire accepter par Beauchat. Mais il ne l’entend pas de cette oreille et refuse de partager sa maison avec la jeune Miette. Il prépare d’ailleurs sa vengeance : il la met au défi de grimper sur l’arbre pour aller voler la lune. Evidemment, Miette tombe…
– Les chasseurs de lune : Rosine, la fille du marquis, Pierre et Paul, les jumeaux, ont été élevés ensemble. Un jour, les jumeaux décident d’aller chasser la lune et partent discrètement pendant la nuit. Mais au fur et à mesure que le temps passe, ils finissent par se perdre dans la forêt. Leur histoire se racontera encore des années après, s’amplifiant jusqu’à devenir une légende.

– Le pêcheur de lune : Mayak un jeune grizzli et Oujka, sa mère, vivent une vie paisible dans les Rocheuses (Canada). Mayak apprend à pêcher, chose très importante pour pouvoir survivre dans la nature. Cependant, il échoue car il ne veut pas faire de mal aux poissons. Epuisé, il finit par s’endormir au bord de la rivière. Lorsqu’il se réveille, il fait nuit et il aperçoit le reflet de la lune dans la rivière. Il croit voir un énorme poisson jaune et essaye de le pêcher pour que sa maman soit fière de lui. En vain évidemment ! La lune le nargue. Oujka découvre son fils en pleurs au milieu de la rivière découragé. Mon préféré ! Mayak est vraiment touchant, plein de naïveté.

Les contes de la lune renferme sept histoires sur l’amitié, l’apprentissage, l’espoir, le courage, avec la lune au centre de chacune.  Les contes sont assez différents les uns des autres, certains font référence à d’anciens contes, d’autres sont plus modernes. Le temps d’un instant, je suis retombée en enfance. Des instants magiques où l’on se surprend à sourire. L’écriture est soignée et de qualité, et le texte est, quant à lui, ponctué de très belles illustrations de Christiane Moreau. Je ne peux que vous conseiller ce joli petit livre qui plaira autant aux enfants qu’aux grands !
Je remercie chaleureusement Elisabeth Delaigle de m’avoir fait découvrir son livre !
Illustrations et couverture : Christiane Moreau
Editions Persée, 2011

Rachel Hawkins – Hex Hall, tome 1

4e de couverture :

Quand on est expédiée à Hex Hall pour usage inapproprié de la magie, qu’on doit empêcher une vampire aux cheveux roses de prendre feu, lutter contre trois ravissantes sorcières aussi dangereuses que des top models en manque de magazines et résister à un séduisant sorcier très très agaçant, on n’a aucun besoin qu’une élève soit retrouvée vidée de son sang. C’est pourtant ce qui arrive à Sophie Mercer, une sorcière qu’il ne faut surtout pas énerver…

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Sophie Mercer n’est pas une adolescente comme les autres. Sorcière, elle contrôle mal ses pouvoirs, ce qui est évidemment très gênant en public. Après un incident au bal de fin d’année, sa mère se voit obligée de l’envoyer à Hex Hall, une école qui accueille de jeunes « prodigiums » (loup-garous, vampires, fées, sorciers, métamorphes,…). À son arrivée, Sophie doit partager sa chambre avec Jenna, une vampire aux cheveux roses, renfermée sur elle-même et rejetée par les autres à cause de sa nature. Lorsqu’une élève est retrouvée morte dans l’école, la jeune vampire est la coupable idéale. Mais Sophie – qui s’est liée d’amitié avec elle – est bien déterminée à la défendre et à prouver le contraire. Pourtant, les agressions continuent…

À vrai dire, je n’attendais pas grand chose de ce roman et pourtant j’ai été agréablement surprise ! Une jeune sorcière, une école de magie, rien de nouveau sous le soleil me direz-vous ! N’empêche, l’histoire m’a beaucoup plu. Sophie est une héroïne bourrée d’humour, intelligente, un peu maladroite, mais qui n’a pas sa langue dans sa poche. Elevée par sa mère (une humaine), elle ne sait pas grand chose sur son père, ni sur sa propre nature et ses pouvoirs. Quant au personnage de Jenna, c’est vraiment celui que j’ai préféré, et puis une vampire qui adore le rose, on n’en rencontre pas tous les jours !

Il est vrai que l’auteur n’évite pas certains clichés: le trio de sorcières belles et populaires (les « méchantes »), sans oublier Archer, le beau gosse mystérieux qui s’intéresse de près à Sophie.

Même si le ton est léger et que l’histoire ne révolutionne pas le genre, ce premier tome ne manque pas de rythme et pose les bases de la série. J’ai passé un agréable moment et je suis curieuse de savoir ce que l’auteur réserve à Sophie et Archer dans le deuxième tome.

 Editions Albin Michel, collection Wiz, 2010

Lu dans le cadre des challenges 

  

Jules Verne – Voyage au centre de la terre

Présentation de l’éditeur :

Dans la petite maison du vieux quartier de Hambourg où Axel, jeune homme assez timoré, travaille avec son oncle, l’irascible professeur Lidenbrock, géologue et minéralogiste, dont il aime la pupille, la charmante Graüben, l’ordre des choses est soudain bouleversé. Dans un vieux manuscrit, Lidenbrock trouve un cryptogramme : Arne Saknussemm, célèbre savant islandais du XVIe siècle, y révèle que par la cheminée du cratère du Sneffels, volcan éteint d’Islande, il a pénétré jusqu’au centre de la Terre ! Lidenbrock s’enflamme aussitôt et part avec Axel pour l’Islande où, accompagnés du guide Hans, aussi flegmatique que son maître est bouillant, ils s’engouffrent dans les mystérieuses profondeurs du volcan…

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« Oui ! il est parfaitement reconnu que la chaleur augmente environ d’un degrés par soixante-dix pied de profondeur au-dessous de la surface du globe ; or, en admettant cette proportionnalité constante, le rayon terrestre étant de quinze cent lieues, il existe au centre une température qui dépasse deux cent mille degrés. Les matières de l’intérieur de la terre se trouvent donc à l’état de gaz incandescent, car les métaux, l’or, le platine, les roches les plus dures, ne résistent pas à une pareille chaleur. J’ai donc le droit de demander s’il est possible de pénétrer dans un semblable milieu ! -Ainsi, Axel, c’est la chaleur qui t’embarrasse? -Sans doute. Si nous arrivons à une profondeur de dix lieues seulement, nous serions parvenus à la limite de l’écorce terrestre, car déjà la température est supérieure à treize cents degrés. -Et tu as peur d’entrer en fusion? -Je vous laisse la question à décider, répondis-je avec humeur.

Enfin, je lis mon premier Jules Verne ! Publié pour la première fois en 1864, ce roman est une petite merveille.

Tout commence à Hambourg où le professeur Lidenbrock et son neveu Axel découvrent un manuscrit du célèbre savant Arne Saknussemm. Ce dernier y explique comment il a réussi à se rendre au centre de Terre par le volcan Sneffels en Islande. À peine a-t-il découvert ce texte que le professeur Lidenbrock décide de partir sur les traces de Saknussemm et emmène avec lui son neveu. Arrivés en Islande, ils décident de se faire accompagner par un guide : Hans. Commence alors leur longue descente dans les entrailles de la Terre à leurs risques et périls. Et ce qu’ils vont y découvrir est loin de tout ce qu’ils avaient pu imaginer !

Le narrateur est Axel. Contraint de suivre son oncle, il ne partage pas du tout sa frénésie. Il a peur de ne jamais revenir vivant de cette expédition et essaye par tous les moyens de dissuader le professeur de partir. En vain. Pourtant, son comportement va changer au cours du voyage. Quant à Lidenbrock, c’est un homme passionné, têtu, obnubilé par la découverte qu’il vient de faire et ne voyant pas le danger. Hans reste le personnage le plus effacé, il parle peu, mais est efficace et sauve plusieurs fois l’oncle et son neveu d’une mort certaine.

Un roman d’aventures où j’ai été embarquée à 100 à l’heure dans un monde insoupçonné. Loin d’être gênée par les descriptions scientifiques des endroits découverts par notre trio, j’ai eu l’impression de les découvrir en même temps qu’eux. Un récit à la fois imaginaire et réaliste avec ce sentiment que tout cela aurait pu être possible…

Malgré une fin un peu trop précipitée, c’est une histoire des plus passionnantes. Mon premier Jules Verne et certainement pas le dernier !

[Ce livre est aussi le premier que je lis sur un reader (liseuse) emprunté à la bibliothèque. Une expérience concluante que je n’hésiterai pas à renouveler !]


Lu dans le cadre du challenge

Le 8 février, nous fêtions le 184e anniversaire de Jules Verne. BON ANNIVERSAIRE JULES !

Charles Dickens – Le drôle de Noël de Scrooge (Un chant de Noël)

4e de couverture : 

Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul. Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L’entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s’il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.

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Cette histoire que tout le monde connaît a été maintes fois adaptée. Pour tout dire, je n’ai lu le roman de Dickens (paru en 1843) qu’après avoir vu la dernière adaptation cinématographique par Disney en 2009 (que j’ai beaucoup aimée, soit dit en passant).

Noël est la période de l’année que Scrooge, vieil homme grincheux, aigri et égoïste, déteste le plus. Mais le soir de Noël, il reçoit la visite de trois fantômes des noëls passés, p

résents et futurs. Durant cette nuit, ils lui font revivre certains événements de sa vie et lui montre quel sera son futur s’il ne change pas.

Un joyeux Noël ! Au diable vos joyeux Noël ! Qu’est-ce que Noël, si ce n’est une époque pour payer l’échéance de vos billets, souvent sans avoir d’argent ? un jour où vous vous trouvez plus vieux d’une année et pas plus riche d’une heure ? un jour où, après avoir fait votre bilan, vous découvrez, après douze mois, que chacun des articles qui s’y trouvent mentionnés vous a laissé sans le moindre profit ? Si je pouvais en faire à ma tête, continua Scrooge d’un ton indigné, tout imbécile qui court les rues avec un joyeux Noël serait mis à bouillir dans la marmite avec son propre pudding et enterré avec une branche de houx au travers du cœur.

Peu à peu, face à ses souvenirs, il prend conscience de son comportement et décide de changer sa façon d’être.

Beaucoup d’émotions dans ce petit livre. On ressent la magie de Noël présente partout dans les rues de Londres. La joie, le partage, la famille, bref toutes ces choses liées à la période de Noël, que l’on soit riche ou pauvre. Néanmoins, Charles Dickens n’hésite pas à dénoncer les travers de la société anglaise sous la révolution industrielle.

Un merveilleux conte de Noël intemporel, un classique à lire en hiver au coin du feu :)

Le Livre de Poche, 2009

Lu dans le cadre du challenge Challenge_Dickens

BON ANNIVERSAIRE CHARLES !


			

Alison Goodman – Eona et le collier des dieux

Eon est devenu Eona, l’Oeil du dragon Miroir. Son nouveau pouvoir représente l’unique espoir de la Résistance. Mais saura-t-elle maîtriser sa force dévastatrice ? Dans l’ardeur de la lutte pour le contrôle de l’empire, entre son cœur et son devoir, quel choix fera Eona ?

Jalousies et trahisons se dressent sur un chemin aussi dangereux qu’imprévisible. Où chercher la vérité ? Après l’inititiation, voici l’accomplissement du flamboyant destin d’une héroïne hors du commun.

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Voici enfin la suite (et fin) de cette magnifique épopée dans la Chine impériale mythique ! Après mon enthousiasme à la lecture du premier tome « Eon et le douzième dragon », il m’a fallu attendre une longue année avant la sortie du deuxième opus, qui – vous vous en doutez – est loin d’être une déception.

Dans ce dernier tome, Eona, héroïne dotée d’une grande force et d’un courage exemplaire, devra faire des choix : suivre son coeur ou bien son devoir ? Pas toujours facile…surtout lorsque le pays et l’empereur sont en danger, et que notre jeune Oeil du dragon est la seule capable de les sauver.

À nouveau, l’auteur mêle habilement éléments fantastiques et mythologie chinoise. Malgré certains passages qui ralentissent le rythme, ces 650 pages sont magnifiquement bien écrites et le style toujours aussi agréable.

Amour, trahisons, courage, magie, action, guerre : un mélange justement dosé pour une saga d’une grande qualité qui plaira aux ados comme aux adultes, alors vous auriez tort de vous en priver (pas d’excuses, le premier tome vient de sortir en poche) !

 Gallimard jeunesse, 2011

Lu dans le cadre des challenges

  

Richelle Mead – Vampire Academy. Tome 1, Soeurs de sang

4e de couverture :

Saint-Vladimir est un lycée privé hors du commun: à l’abri des regards indiscrets, de jeunes vampires y apprennent la magie.
Rose Hathaway est une dhampir et elle doit assurer la protection de sa meilleure amie Lissa, princesse moroï.
Menacée au sein même de l’Academy, Lissa et Rose ont fugué ensemble, mais ont été ramenées de force derrière les hautes portes de Saint-Vladimir. Entre intrigues machiavéliques, rituels nocturnes inavouables et amours interdites, elles doivent rester sur leurs gardes: les Strigoï, vampires immortels et ennemis jurés des Moroï, pourraient bien faire de Lissa l’une d’entre eux pour l’éternité.

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Enfin, je me plonge dans cette série à succès ! De Richelle Mead, je n’ai lu que Succubus Blues, premier tome des aventures de Georgina Kincaid, héroïne qui m’a beaucoup plu. Vampire Academy étant une saga destinée aux adolescents, j’avais quelques appréhensions, mais elles ont été rapidement balayées.

L’histoire s’ouvre sur la capture de Rose et Lissa par des membres du lycée Saint-Vladimir d’où elles s’étaient enfuies. À leur retour au sein de l’établissement, Rose évite justesse le renvoi, la direction estimant qu’elle a mis en danger Lissa alors que son rôle était de la protéger. Car Rose est une dhampir et les dhampirs sont les gardiens des Moroï dont Lissa fait partie.

Dans ce premier tome, on apprend la manière dont est structurée la société des vampires. Il y a les Moroïs (les gentils, vampires mortels aux pouvoirs magiques), les Dhampirs (leurs gardiens, nés de père ou mère Moroï) et les Strigoï (les méchants, vampires immortels et ennemis des Moroï). Je vous vois déjà venir : « encore des vampires » ! Sauf qu’ici, l’aspect vampirique n’est pas très présent car si on fait abstraction de quelques détails, on pourrait presque oublier que les personnages sont des vampires.

L’héroïne principale du roman, Rose, est téméraire, fonceuse, courageuse, prête à tout pour protéger sa meilleure amie Lissa. Elle possède également beaucoup d’humour et un sacré sens de la répartie. À côté d’elle, Lissa paraît plus fade, effacée. Princesse Moroï et seule représentante d’une des douze familles de sang royal, c’est une personne fragile et sensible. Seul Christian (autre Moroï dont les élèves se méfie) et Rose lui apportent un peu de bonheur. Mais les quelques moments de joie qu’elle partage avec ses amis sont rapidement assombris par une menace qui perturbe beaucoup la jeune Moroï, au point de faire envisager à Rose une nouvelle fugue.

Je m’en voudrais de ne pas parler de Dimitri… *soupir*. Ce gardien russe de 24 ans, beau, ténébreux, mystérieux, est chargé d’entraîner Rose. Bien sûr, celle-ci n’est pas indifférente à son charme, mais lui reste insensible (du moins il essaie). Du coup on attend plus de cette relation et c’est frustrant. Mais, je suis presque séduite, j’attends la suite pour confirmer !

L’histoire nous est racontée du point de vue de Rose, mais un lien unique unit les deux amies qui permet à Rose de lire dans les pensées de Lissa, de ressentir ses émotions. Du coup, le lecteur assiste à des scènes non seulement vécues par Rose, mais aussi par Lissa.

Certes la couverture over-kitsch n’est pas très attrayante et sans certaines critiques élogieuses, je n’aurai probablement pas plonger mon nez dans ce livre. Erreur ! Car même si ce premier tome pose les bases de l’univers de Saint-Vladimir, l’action et les rebondissements sont bien présents. La raison de la fuite des deux amies n’est dévoilée qu’au compte-goutte dans le récit, ce qui permet d’entretenir l’intrigue. De plus, l’histoire est très agréable à lire et assez fluide.

Une série très prometteuse !

Editions Bragelonne, collection Castelmore, 2010

Lu dans le cadre du « Combats d’auteurs » 

et des challenges :

   

  

Fabrice Colin – Bal de givre à New York

4e de couverture:

Anna Claramond ne se souvient plus de rien. Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte l’aide du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger. De plus, des indices et des messages sont semés à son attention par l’insaisissable Masque, un fugitif recherché. Qui est son ennemi, qui est son ami ? Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire une fois retrouvée ?

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Etrange, intriguant… voilà les premiers mots qui me sont venus à l’esprit en commençant ce livre. Un sentiment qui ne m’a d’ailleurs pas quitté tout au long de ma lecture. L’auteur nous plonge dans un New York glacial où la neige est omniprésente, où les buildings de verre s’écroulent depuis que leur créateur a disparu. Tout est froid, blanc, gelé. Et puis il y a cette jeune fille, Anna, qui vient de perdre la mémoire après s’être fait renverser par une voiture. Le conducteur, Wynter Seth-Smith, est un jeune homme issu d’une riche famille. Pour se faire pardonner, il lui propose d’être son cavalier au Bal de Givre, l’événement de l’année à ne pas manquer. Anna hésite, puis devant son insistance, finit par accepter son invitation. En rentrant chez elle, un majordome est là pour l’accueillir, mais ses parents ont disparu… La jeune fille se pose beaucoup de questions et se sent bien seule dans cette maison vide. Et puis, il y a cet homme surnommé Le Masque, recherché pour enlèvements de jeunes filles, qui lui adresse des messages étranges et qui semble la suivre. Pourquoi s’en prend-il à elle ? Que veut-il ?

J’ai beaucoup aimé l’atmosphère particulière qui se dégage de ce roman, il en émane une certaine poésie. L’auteur y a également apporté une touche de fantastique et de féerie. Anna évolue dans un monde un peu futuriste où les voitures roulent toutes seules et où un homme sans bras et télékinésiste lui sert de majordome. Malheureusement, je me suis peu attachée à cette jeune héroïne: influençable, elle semble subir les choses sans se poser de questions. Et puis sa relation avec Wynter ne m’a pas totalement convaincue: leur histoire d’amour commence trop rapidement même si elle est nécessaire à la trame de l’histoire et prend tout son sens à la fin du roman. Wynter est un personnage mystérieux, difficile à cerner, dont je me suis méfiée dès le début (à tort ou à raison, je ne dévoile rien !).

Malgré ces petits points négatifs, il faut avouer que je n’ai ABSOLUMENT rien vu venir concernant le mystère qui entoure Anna. Bien sûr, le milieu dans lequel elle évolue semble un peu étrange, mais j’ai eu beau établir maintes hypothèses, tout ne s’est éclairé qu’à la fin avec 3 petits mots. Je ne préfère donc pas en dire plus pour vous laisser la surprise (un conseil: évitez de lire les commentaires sur Internet, il y a beaucoup de spoilers).

Mais rassurez-vous, ce roman n’est pas une simple histoire d’amour, il est bien plus que ça. L’auteur a construit un univers tout à fait envoûtant même si j’ai refermé ce livre sans pouvoir dire si je l’avais aimé ou pas. Mais avec un peu de recul, je peux dire que oui !

Un roman qui ne laisse pas indifférent et qui mérite d’être lu.

Albin Michel, collection Wiz, 2011

Lu dans le cadre des challenges  :

  

  

   50 états(New York)