4e de couverture :
« On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce.
C’est que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur. Peu l’ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité. »
Angelo Rinaldi
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Poignant.
Un seul mot pour définir ce témoignage sur les camps de concentration.
Un livre très accessible, écrit simplement, sans prétention, de manière profondément humaine. Ici donc, point de scènes « chocs », Primo Levi décrit les horreurs qu’il a vécues avec une certaine pudeur. Pas de haine dans ses propos, car comme il le dit, il préfère le rôle de témoin à celui de juge.
L’édition de 1976 porte un appendice très intéressant où l’auteur rassemble les questions les plus fréquentes qui lui ont été posées et auxquelles il répond longuement.
Par exemple, tout au long du récit, je m’attendais à ce que les chambres à gaz soient évoquées, mais il n’en a point été question. La lecture de cet appendice m’a permis de comprendre pourquoi.
Mes livres ne sont pas des ouvrages d’histoire : en les écrivant, je me suis limité à rapporter les faits dont j’avais une expérience directe, excluant ceux dont je n’ai eu connaissance que plus tard, par les livres et les journaux. Vous remarquerez, par exemple, que je n’ai pas cité les chiffres du massacre d’Auschwitz, pas plus que je n’ai décrit le mécanisme des chambres à gaz et des fours crématoires : cela, parce que ce sont des données que je ne connaissais pas quand j’étais au Lager […]
Très peu de personnes ont survécu aux camps de concentration, ce témoignage est donc précieux et inestimable.