Ian McEwan – Délire d’amour

4e de couverture :

La vie tranquille de Joe Rose, faite de bonheur conjugal et de certitudes scientifiques, bascule le jour où il est impliqué dans un accident mortel. Parce qu’il se sent coupable, mais surtout parce qu’il fait ainsi la connaissance d’un jeune homme, Jed, qui lui voue sur-le-champ un amour aussi total qu’inexplicable, aussi chaste que dévorant. Car Jed, qui veut guérir Joe de son athéisme, est convaincu que leur rencontre a été voulue par Dieu, et que cet amour est forcément réciproque. Débute alors un harcèlement terrifiant, qui bouleverse l’existence de Joe et le confronte à ses propres démons.

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Je continue ma découverte d’Ian McEwan avec ce deuxième roman. Et là je peux dire chapeau ! 400 pages impossible à lâcher. On assiste à la lente descente aux enfers de Joe suite à sa rencontre avec Jed, un homme pour le moins étrange… non disons le clairement : complètement fou ! Difficile de comprendre le comportement de cet homme, qui entre peu à peu dans l’existence de Joe. Un harcèlement qui aura notamment pour conséquence le déclin de son couple.

Ce roman a réussi à me happer dès les premières lignes. Cet amour obsessionnel a provoqué un certain malaise chez moi. Les digressions de l’auteur pourraient agacer certains lecteurs, mais ça ne m’a nullement gênée: j’étais trop hypnotisée par l’histoire…

Délire d’amour m’a accompagné durant mon court séjour à Oslo et il est clair qu’il me restera longtemps en mémoire. Je compte bien poursuivre ma découverte de cet auteur !

Folio, 2001

Ian McEwan – Sur la plage de Chésil

4e de couverture :

«Ils étaient jeunes, instruits, tous les deux vierges avant leur nuit de noces, et ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes sexuels était manifestement impossible…» Le soir de leur mariage, Edward Mayhew et Florence Ponting se retrouvent enfin seuls dans la vieille auberge du Dorset où ils sont venus passer leur lune de miel. Mais en 1962, dans l’Angleterre d’avant la révolution sexuelle, on ne se débarrasse pas si facilement de ses inhibitions et du poids du passé. Les peurs et les espoirs du jeune historien et de la violoniste prometteuse transforment très vite leur nuit de noces en épreuve de vérité où rien ne se déroule selon le scénario prévu.

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Angleterre, années 60. Dans cette chambre d’hôtel, le lecteur partage pendant quelques heures la vie de deux jeunes gens tout juste mariés. Ils ont 20 ans et toute le vie devant eux. Et pourtant… la peur, les doutes, les tabous, les non-dits, l’absence de communication mettront à mal leur nuit de noce. La faute à une éducation sexuelle inexistante à cette époque, mais ô combien importante pour la vie d’un couple ? Probablement. Car Edward et Florence sont tous les deux instruits, mais ne sont absolument pas préparés à ce qui va leur arriver pendant cette nuit. Lui est pressé et maladroit, elle redoute ce moment et éprouve un certain dégoût. Ce sera sur cette plage de Chésil que les langues se délieront et que l’avenir de leur relation sera remis en question.

Il est vrai que le comportement et la maladresse des deux protagonistes pourraient irriter certains lecteurs, mais le sujet est traité de manière intelligente. Un livre court, simple, qui amène à la réflexion.

Folio, 2010

Karen Maitland – La compagnie des menteurs

4e de couverture :

1348. La peste s’abat sur l’Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays, en proie à la panique et à l’anarchie, un petit groupe de neuf parias réunis par le plus grand des hasards essaie de gagner le Nord, afin d’échapper à la contagion. Neuf laissés-pour-compte qui fuient la peste mais aussi un passé trouble. Bientôt, l’un d’eux est retrouvé pendu, puis un autre noyé, un troisième démembré… Seraient-ils la proie d’un tueur plus impitoyable encore que l’épidémie ? Et si celui-ci se trouvait parmi eux ? Toutes les apparences ne vont pas tarder à s’avérer trompeuses et, avec la mort qui rôde de toutes parts, les survivants devront faire preuve d’une incroyable sagacité, au milieu des secrets et des mensonges, pour trouver le mobile des meurtres et résoudre l’énigme avant qu’il ne soit trop tard.

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Angleterre. Milieu du 14e siècle. Ils sont neuf personnages, réunis par hasard, à faire route ensemble vers la mer pour échapper à la peste : un vendeur de reliques, un musicien et son élève, une guérisseuse, un magicien au tempérament belliqueux, un peintre et sa femme enceinte, un conteur, ainsi qu’une jeune fille mystérieuse, au comportement étrange, lisant les runes. Camelot, Rodrigo, Joffre, Plaisance, Zophiel, Osmond, Adela, Cygnus, Narigorm : neuf noms, neuf personnalités différentes, avec un passé qui leur est propre, mais aussi des secrets…

En plus de cette peste qui les suit inexorablement, une autre chose attise leur peur. Ils l’entendent la nuit, et très vite la mort rôde parmi eux… Persuadés que c’est un loup qui les traque, ils sont effrayés. Une peur qui conduit à de vives tensions au sein du groupe, les uns accusant les autres, et des clans qui se forment inévitablement. Outre la peur, leur voyage est rythmé par la faim, le froid, le manque d’hygiène, la recherche presque quotidienne d’un abri pour passer la nuit, bref des conditions de vie loin d’être idéales. Les villages sont déserts car la peste est passée par là. Cependant, il n’est pas bon de s’éterniser à un endroit au risque d’attirer l’attention. Survivre est le mot d’ordre. Une lutte quotidienne.

À ceux qui s’attendent à un thriller, vous risquez d’être déçus. La compagnie des menteurs est avant tout un roman d’ambiance, ma foi fort bien rendue ! Croyances, superstitions, peste… j’ai beaucoup aimé cette immersion dans le Moyen âge et l’atmosphère lourde et sombre qui se dégage du roman. Sans parler des personnages qui ont chacun leur part de mystère… Certains d’entre eux mentiraient-ils ? Cacheraient-ils leur vraie nature ? On pourrait reprocher quelques longueurs, mais cela reste malgré tout prenant. Et puis, en plus d’être bien écrit, le roman est très bien documenté, ce qui rend l’histoire assez réaliste.

La compagnie des menteurs est le premier roman de l’auteur traduit en français. À nouveau un très bon cru de chez Sonatine !

Editions Sonatine, 2010

Les avis de Ellcrys et Belledenuit (avec qui ce devait être une lecture commune à la base…).

Lu dans le cadre du challenge Challenge Thrillers et Polars

Bella Pollen – L’été de l’ours

4e de couverture :

Après le décès aussi soudain qu’inexpliqué de son époux, haut diplomate anglais, Letty Fleming prend une décision : fuir l’ambassade de Bonn en pleine guerre froide et s’installer avec ses trois enfants sur une île d’Écosse.
Mais la distance n’y fait rien, Letty ne peut se détacher de ces questions : son mari était-il vraiment le traître qu’on lui a dépeint ? Et quelles menaces rôdent autour des siens ?
Comblant les silences de leur mère et l’absence de leur père, les enfants, eux, tentent de reconstruire leur vie. Tandis que la douce Georgie découvre les joies de l’amour, la terrible Alba passe son chagrin et ses nerfs sur son jeune frère. Hypersensible, doté d’une imagination sans bornes, Jamie envoie des bouteilles à la mer en songeant à celui qui ramènera leur père…

Arpentant les plages et la lande désolées, un ours solitaire rêve de liberté et d’une âme à sauver…

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Nous sommes au début des années 80 en pleine guerre froide. Nicky Fleming, un haut diplomate en poste à Bonn meurt de manière subite et mystérieuse. Suicide ? Meurtre ? Mort accidentelle ? Sa femme Letty ne trouve pas de réponses à ses questions. Pour essayer d’oublier et tenter de retrouver une vie de famille « normale », elle quitte Bonn avec ses enfants pour rejoindre sa terre natale : l’île des Hébrides en Ecosse. Mais rien ne change, les questions sont toujours là, les enfants ressentent terriblement l’absence du père et réagissent chacun à leur manière. Georgie, l’aînée, se sent responsable de la famille depuis que sa mère, désemparée, se laisse aller. Quant à Alba, 13 ans, elle est en perpétuelle révolte contre toute forme d’autorité et est très agressive avec son petit frère Jamie. Pourtant, on sent bien que sous cette carapace, c’est une jeune fille qui a un grand besoin d’affection et elle en devient même attachante. Et puis, il y a Jamie, ce petit garçon si touchant, un peu naïf, rêveur, qui porte un amour inconditionnel à sa soeur Alba malgré la méchanceté de cette dernière. Un garçon toujours dans ses pensées, d’une sensibilité à fleur de peau, à qui on n’a pas dit clairement que son papa était mort et qui le cherche toujours…

Et l’ours dans tout ça ? Et bien le lecteur ne comprend son rôle dans l’histoire que petit à petit. L’auteur lui donne la parole dans de courts chapitres et nous dévoile ses pensées alors qu’il vient de s’échapper et erre sur l’île des Hébrides.

Un roman qui aborde divers thèmes comme le deuil, l’acceptation de la mort, les relations parents-enfants, le couple, mais aussi les complots, la trahison, etc. Le tout sur fond de Guerre froide. L’auteur nous montre également les dessous du métier de diplomate et ses conséquences sur la vie de famille: priorité à la carrière du mari souvent au détriment du couple, toujours faire bonne figure, garder le secret professionnel… Après la mort de Nicky, Letty découvre une autre facette de son mari qu’elle ne connaissait pas et se pose beaucoup de questions au sujet de l’homme avec qui elle partageait sa vie. Qui était-il réellement ?

Un très beau roman rempli de poésie, d’émotion et de sensibilité. À découvrir !

Editions Belfond, 2012

Un grand merci à la  pour l’envoi de ce livre.

Lu dans le cadre du challenge laurier_couronne_fdb39

Charles Dickens – Le drôle de Noël de Scrooge (Un chant de Noël)

4e de couverture : 

Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul. Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L’entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s’il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.

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Cette histoire que tout le monde connaît a été maintes fois adaptée. Pour tout dire, je n’ai lu le roman de Dickens (paru en 1843) qu’après avoir vu la dernière adaptation cinématographique par Disney en 2009 (que j’ai beaucoup aimée, soit dit en passant).

Noël est la période de l’année que Scrooge, vieil homme grincheux, aigri et égoïste, déteste le plus. Mais le soir de Noël, il reçoit la visite de trois fantômes des noëls passés, p

résents et futurs. Durant cette nuit, ils lui font revivre certains événements de sa vie et lui montre quel sera son futur s’il ne change pas.

Un joyeux Noël ! Au diable vos joyeux Noël ! Qu’est-ce que Noël, si ce n’est une époque pour payer l’échéance de vos billets, souvent sans avoir d’argent ? un jour où vous vous trouvez plus vieux d’une année et pas plus riche d’une heure ? un jour où, après avoir fait votre bilan, vous découvrez, après douze mois, que chacun des articles qui s’y trouvent mentionnés vous a laissé sans le moindre profit ? Si je pouvais en faire à ma tête, continua Scrooge d’un ton indigné, tout imbécile qui court les rues avec un joyeux Noël serait mis à bouillir dans la marmite avec son propre pudding et enterré avec une branche de houx au travers du cœur.

Peu à peu, face à ses souvenirs, il prend conscience de son comportement et décide de changer sa façon d’être.

Beaucoup d’émotions dans ce petit livre. On ressent la magie de Noël présente partout dans les rues de Londres. La joie, le partage, la famille, bref toutes ces choses liées à la période de Noël, que l’on soit riche ou pauvre. Néanmoins, Charles Dickens n’hésite pas à dénoncer les travers de la société anglaise sous la révolution industrielle.

Un merveilleux conte de Noël intemporel, un classique à lire en hiver au coin du feu :)

Le Livre de Poche, 2009

Lu dans le cadre du challenge Challenge_Dickens

BON ANNIVERSAIRE CHARLES !


			

R.J. Ellory – Seul le silence

4e de couverture :

Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps d’une fillette assassinée. Une des premières victimes d’une longue série de crimes. Des années plus tard, alors que l’affaire semble enfin élucidée, Joseph s’installe à New York.
(…)

Avec ce récit crépusculaire à la noirceur absolue, R. J. Ellory évoque autant William Styron que Truman Capote, par la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu’il met en jeu.

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Il est de ces romans qui une fois refermé, vous hante encore longtemps. Seul le silence en fait partie.

Joseph vit une enfance tranquille dans une petite ville de Géorgie. Sa vie bascule le jour où une fillette est retrouvée morte. Elle sera la première d’une longue série.

La Mort vint ce jour-là. Appliquée, méthodique, indifférente aux us et aux coutumes; ne respectant ni la Pâque, ni la Noël, ni aucune célébration ou tradition. La Mort vint, froide et insensible, pour prélever l’impôt de la vie, le prix à payer pour respirer. Et lorsqu’Elle vint je me tenais dans la cour sur la terre sèche parmi les mauvaises herbes, le mouron blanc et les gaulthéries. Elle arriva par la grand-route, je crois, longeant la démarcation entre la terre de mon père et celle des Kruger. Je crois qu’Elle arriva à pied, car plus tard, lorsque j’en cherchai, je ne trouvai ni empreintes de cheval, ni traces de bicyclette, et à moins que la Mort ne pût se déplacer sans toucher le sol, je supposai qu’Elle était venue à pied.

Ces crimes non élucidés vont le poursuivre durant toute sa vie, une véritable obsession. Joseph ressent beaucoup de culpabilité, il est quotidiennement hanté par ces souvenirs et se sent impuissant face aux malheurs de sa vie.

Avec le recul, ma vie ressemble à une série d’incidents reliés les uns aux autres. Comme en suite de wagons de marchandises qui auraient déraillé, chacun indépendant et pour tant rattaché au suivant. Qu’avais-je fait pour mériter une telle vie. Quel crime avais-je commis qui m’avait valu un tel châtiment ?

 

Peut-être est-il des cicatrices – sur l’esprit, le coeur – qui ne se referment jamais. Peut-être est-il des mots qui ne peuvent jamais être prononcés ni chuchotés, des mots qu’il faut écrire sur une feuille de papier que l’on plie pour faite un bateau  qui voguera sur un ruisseau pour se faire avaler par les vagues. Peut-être est-il des ombres qui vous hantent à jamais, qui viennent se serrer contre vous dans ces moments d’intime obscurité, et vous seul reconnaître les visages qu’elles revêtent, car ce sont des ombres, les ombres de vos pêchés, et nul exorcisme terrestre ne peut les chasser. Peut-être ne sommes-nous pas si fort que ça en fin de compte. Peut-être mentons-nous au monde, et en mentant au monde nous mentons à nous-même.

L’histoire est entrecoupée de courts chapitres en italiques où Joseph parle au présent, où le lecteur sait dès les premières pages qu’il a retrouvé le tueur. Reste à savoir comment.

Pour ce qui est de l’intrigue – même si elle n’est pas si importante finalement – l’auteur à réussi à me tromper jusqu’aux dernières pages, je n’ai rien vu venir ! A ce sujet, je pense que le livre d’Ellory tient plus du roman noir que du thriller (comme annoncé sur la couverture).

C’est noir, très noir et en même temps si triste.

Joseph Vaughan est un personnage très attachant, qui vous entraînera avec lui dans le flot de ses souvenirs. Je suis tombée sous le charme de cette écriture sublime, percutante, chaque mot est soigneusement choisi pour décrire les sentiments qui habitent Joseph, l’atmosphère si pesante.

Poignant, bouleversant, les mots me manquent pour décrire ce roman.

Seul le silence est le premier roman de R.J. Ellory. Un écrivain à suivre de près.

Lecture commune avec : Canel, Liliba, Jules et Restling.

Jane Austen – Orgueil et préjugés

Résumé :

Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen. Son histoire, sa question, est en apparence celle d’un mariage: l’héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n’est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui encore, l’épousera-t-elle ? Mais il apparaît clairement qu’il n’y a en fait qu’un héros qui est l’héroïne, et que c’est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.

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Une lecture commune avec GeishaNellie m’a permis de lire (enfin !) ce classique de la littérature qu’est Orgueil et préjugés. Il faut dire que c’est seulement cette année que j’ai découvert Jane Austen avec Raison et sentiments.

Jane Austen nous décrit le quotidien de la famille Bennet dont les cinq filles sont à marier. Un jour, un jeune homme riche, Mr Bingley, vient emménager à Netherfield Park, non loin de chez eux. Curieuse et voulant à tout prix marier ses filles, Mrs Bennet essaye rapidement de faire connaissance avec ce nouveau voisin. Celui-ci est accompagné de ses soeurs et de son ami, Mr Darcy, un homme à première vue très hautain et orgueilleux.

Alors que Mr Bingley provoque l’admiration de tous, Mr Darcy, lui, est beaucoup moins apprécié. Elizabeth, la deuxième des filles Bennet, le méprise dès leur première rencontre. Pourtant, elle sera trompée par sa première impression, par ses préjugés sur Darcy qu’elle croit orgueilleux.

Tout au long du récit, les sentiments d’Elizabeth et de Darcy évolueront. Le lecteur assistera au combat qu’ils mènent contre les nombreux préjugés liés à leurs classes sociales.

J’ai beaucoup aimé le caractère d’Elizabeth, sa franchise, son intelligence. C’est une personne indépendante, réfléchie, qui n’hésite pas à se remettre en question et qui veut pouvoir décider seule de son avenir. Je pense qu’on peut dire qu’elle est en avance sur son temps.

Jane Austen sait mettre en avant chacun de ses personnages afin que le lecteur se souvienne d’eux. Il s’attache à certains (Elizabeth, Jane, Mr Bingley, Mr Bennet, …), en déteste d’autres (Mrs Bennet, Mr Collins, Lydia, Lady de Bourgh, …). Et Darcy me direz vous ? Et bien, au début, il se montre froid, distant, mais si mystérieux… nos sentiments à son égard sont mitigés comme ceux d’Elizabeth. Puis, petit à petit, on comprend qu’il est différent de ce que l’on pensait. Pourtant, je n’ai pas été entièrement séduite par Darcy, il lui manque un petit quelque chose, je ne sais pas dire quoi.

Dans ce roman, il n’y a point de longues descriptions, l’humour est bien présent, subtil, certains dialogues sont un régal ! L’auteur dépeint si bien les habitudes de cette époque, ainsi que la condition féminine et l’on suit avec intérêt le quotidien de ces familles pour qui priment l’apparence, la réputation, la classe sociale et l’argent.

Sans être un coup de coeur, j’ai passé un excellent moment, le style est très agréable, Jane Austen a une plume fabuleuse !

Lu dans le cadre des défis (proposé par Féebourbonnaise)

Jasper Fforde – L’affaire Jane Eyre

4e de couverture :

Nom : Thursday Next
Age : trente-six ans
Nationalité : britannique
Profession : détective littéraire
Signe particulier : vétéran de la guerre de Crimée
Animal domestique : un dodo régénéré, version 1.2, nommé Pickwick
Loisirs préférés : rencontrer des personnages de romans, chercher à découvrir le véritable auteur des pièces de Shakespeare, occasionnellement, aider son ami Spike à traquer des vampires
Mission actuelle : capturer l’un des plus grands criminels de la planète, j’ai nommé… Ah ! c’est vrai, j’oubliais – il ne faut surtout pas prononcer son nom car il vous repère aussitôt ; disons simplement que c’est l’homme qui tue dans un éclat de rire !

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Il m’est difficile de classer ce roman. Un mélange de policier, de science-fiction, de fantastique, le tout saupoudré de nombreuses références littéraires.

L’humour est bien présent, à prendre au 2e, 3e… 10e de degré ! Ca passe ou ça casse. Pour moi, c’est très bien passé, j’ai adoré.

L’héroïne, Thursday Next, est membre de la Brigade Littéraire (les OpSpecs) qui a été créée pour traquer les plagieurs et protéger les oeuvres des grands écrivains anglais. Au début, elle est chargée d’enquêter sur le vol d’un manuscrit de Dickens. Thursday est en effet la seule à pouvoir identifier le voleur, Acheron Hadès. S’en suit une traque de longue haleine puisque Acheron va récidiver en subtilisant cette fois le manuscrit de Jane Eyre. Et il compte bien utiliser l’invention de l’oncle de Thursday – qui permet de pénétrer dans les livres pour y changer l’histoire – afin d’enlever Jane Eyre en échange d’une rançon.

Dès les premières pages, on se demande dans quoi on est tombé, jugez plutôt : on est dans les années 80′ et la guerre de Crimée est toujours d’actualité, notre héroïne (pour le moins attachante) a pour animal domestique un Dodo et son père sait arrêter le temps … !

Le lecteur pourra peut-être être un peu déstabilisé au début par les nombreux personnages qui le compose, mais on s’y fait rapidement. En outre, je conseille tout de même de lire le roman Jane Eyre, faute de quoi on peut être un peu perdu lorsque l’auteur y fait allusion, mais bon il est quand même possible de comprendre ;).  Sans spoiler, j’ai vraiment aimé la façon dont l’auteur parle des deux versions de la fin du roman.

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce livre a le mérite d’être original et qu’il tient la route malgré les différents genres littéraires qui s’y côtoient.

Un auteur que je ne manquerai pas de lire à nouveau.

Lu dans le cadre du 

Charlotte Brontë – Jane Eyre

4e de couverture :

Une jeune gouvernante aime le père de ses élèves et est aimée de lui. Mais elle résiste à cet amour, découvrant avec horreur l’existence de la première femme de Rochester, pauvre folle enfermée par son mari. L’histoire, qui trouve son origine dans la jeunesse tourmentée de son auteur, fait se succéder coups de théâtre et débordements de passion, fuite éperdue dans les landes et sens du devoir jusqu’à l’héroïsme.

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Après ma lecture des Hauts de Hurlevents, j’ai eu envie de lire d’autres romans des soeurs Brontë. Mon choix s’est porté sur Jane Eyre, de Charlotte Brontë.

Au début de l’histoire, Jane Eyre est une fillette de 10 ans qui vit chez sa tante (femme de son oncle maternel, décédé) et ses trois cousins qui la dénigrent et la maltraitent. Jane est rapidement envoyée dans un pensionnat, celui de Lowood, où les conditions de vie sont loin d’être idéales. Mais, elle y rencontre des personnes formidables. Elle y restera 8 ans, dont deux années en tant qu’institutrice.

A ses 18 ans, elle est engagée par une certaine Mme Fairfax pour instruire Adèle. Cette dernière est la pupille de Edward Rochester, un homme dont elle va rapidement tomber amoureuse. Mais cet homme cache un secret….

Dès le début du roman, j’ai beaucoup aimé la force de caractère de Jane Eyre, qui se rebelle notamment contre sa tante et ses cousins. Mais cette force s’atténue lorsqu’elle quitte le pensionnat et part vivre chez Mr Rochester, dommage. Elle résiste cependant à l’amour qu’elle a pour ce dernier, en refusant le mariage et en s’enfuyant.

Outre sa force de caractère, Jane Eyre est passionnée, intelligente, courageuse, persévérante et en avance sur son temps. Ce roman est une critique de la société victorienne, surtout concernant la condition féminine et les classes sociales. Les pauvres sont trop bons, laids et sans intelligence, et les riches sans coeur et dédaigneux.

Ce roman est une belle histoire d’amour, simple, sincère, où les sentiments sont plus importants que la beauté physique.

Une très belle écriture, simple, légère, bien que je préfère celle de sa soeur, Emily, beaucoup plus sombre.

Une lecture commune avec Manu.

Livre lu dans le cadre des défis   et  (fini!)

Virginia Woolf – Orlando

4e de couverture :

Orlando, ce sont les mille et une vies dont nous disposons, que nous étouffons et qu’Orlando seul libère, car il lui est donné de vivre trois siècles en ayant toujours trente ans. Jeune lord comblé d’honneurs, il est nommé ambassadeur en Turquie, devient femme et rejoint une tribu de bohémiens, puis retourne vivre sous les traits d’une femme de lettres dans l’Angleterre victorienne.
Assoiffé de vie et de poésie, à l’image de Virginia Woolf, Orlando traverse les siècles, accumule les sensations, déploie les multiples facettes qui composent notre être. La nature de l’homme et de la femme, l’amour, la vie en société, la littérature, tout est dénudé avec un prodigieux humour.

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Orlando est ma première rencontre avec Virginia Woolf. Mais, je l’avoue, j’en ressors mitigée. Ce livre m’a quelque peu dérouté. Il faut dire qu’il peut être lu à des niveaux différents.

L’histoire se déroule sur quatre siècles. On rencontre d’abord Orlando en jeune aristocrate du XVIe siècle. Ensuite, il devient ambassadeur à Constantinople. Après une longue période de léthargie, il se réveille en femme. C’est alors qu’il ira rejoindre des bohémiens, pour finalement revenir à Londres au XIXe siècle.

Ce roman, qui est en quelque sorte une biographie, a été inspiré par Vita Sackville-West, une amie proche de Virginia Woolf, avec qui elle entretenait une liaison.

Orlando est passionné par la poésie et la nature. C’est également quelqu’un de très mélancolique. Il se pose beaucoup de questions sur la vie. Il traverse plusieurs siècles, mais s’adapte à chaque fois comme si de rien n’était.

Un roman original et surprenant, plein de poésie, un style magnifique, mais qui n’a pas su tout à fait me convaincre. Je ne compte évidemment pas rester sur cette impression !

Lecture commune avec : Lou et Titine.

Livre lu dans le cadre du Challenge Virginia Woolf

 (août 2010)