Elisabeth Delaigle – Les contes de la lune

Résumé :
Qu’y a-t-il de commun entre un aigle blessé soigné par un jeune Indien, une princesse désespérée aux prises avec un sortilège, des souris affamées avides de fromage, un boxeur qui rêve de gloire, une jeune chatte victime de la jalousie d’un vieux chat aigri, deux enfants naïfs perdus dans la forêt et un ourson espiègle qui découvre le monde ?
La LUNE, qui enflamme le monde, depuis la nuit des temps, avec son lot de légendes et qui fait rêver les hommes pressés de la conquérir…
Vues de la terre, sa rondeur magique et sa bonhomie incitent à toutes les rêveries, pousse à faire des bêtises ou de grandes choses… Inaccessible et pourtant si proche, elle peuple l’imaginaire des petits et des grands…
 Les contes de la lune transportent les enfants dans des univers très différents, au gré de récits qui ont tous la lune comme déclencheur de situations insolites !
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Les contes de la lune renferme sept courtes histoires ayant pour thème la lune, cet astre inaccessible, source de légendes.
– Buveur de lune : un jeune garçon nommé Waban et fils du chef de la tribu apprivoise un aigle qu’il appelle Paco. Une amitié forte se crée entre eux. La légende veut que les aigles « boivent le halo de la lune pleine pour y recueillir la force de vie ».
– La fileuse de lune : c’est princesse aux longs cheveux d’or, fille unique et choyée de tous. Un jour, une vieille sorcière lui jette un sort : ses cheveux pousseront sans fin les nuits de pleine lune, au risque de s’enraciner au sol et d’entraîner sa mort. Lors de ces nuits, la jeune fille se voit donc obligée de filer ses cheveux de lune avec une quenouille. Pour conjurer le sort, un prince doit lui déclarer son amour un soir de pleine lune.

– Les croqueuses de lune : Dans ce conte, les héros sont des souris. Un jour, elles constatent, effarées, que la maison dans laquelle elles ont élu domicile, vient d’être abandonnée. Leur réserve de nourriture s’épuise à vue d’oeil, la faim les guette. Un jour, elles aperçoivent un énorme fromage dans le ciel. Affamées, elles décident de l’attraper… J’ai vraiment été conquise par l’histoire de ces petites souris, où l’on ne peut pas s’empêcher de penser à un célèbre dessin-animé ! ;)

– Le boxeur de lune : Ben, un jeune un peu paumé, vient tout juste d’arriver dans une ville portuaire. Il vit de petits boulots qui lui permettent tout juste de manger. Il participe à des matchs de boxe clandestins et rêve de devenir boxeur professionnel. Engagé pour nettoyer une salle de sport, il observe en même temps les boxeurs pendant leur entraînement. Le soir, éclairé par la lune, il s’entraîne seul en menant un combat contre son double lunaire. Puis un jour, il est remarqué par l’entraîneur…. Ici pas de féérie, ce conte est plus réaliste et ne s’inspire pas d’autres contes. Une histoire pleine d’espoir qui nous montre que les rêves peuvent devenir réalité.
La voleuse de lune : Beauchat, un magnifique persan au pelage blanc, vit dans une demeure auprès de sa maîtresse. Le jour de son dixième anniversaire débarque une chatte qui vient de la rue, Miette. Cette dernière aimerait se faire accepter par Beauchat. Mais il ne l’entend pas de cette oreille et refuse de partager sa maison avec la jeune Miette. Il prépare d’ailleurs sa vengeance : il la met au défi de grimper sur l’arbre pour aller voler la lune. Evidemment, Miette tombe…
– Les chasseurs de lune : Rosine, la fille du marquis, Pierre et Paul, les jumeaux, ont été élevés ensemble. Un jour, les jumeaux décident d’aller chasser la lune et partent discrètement pendant la nuit. Mais au fur et à mesure que le temps passe, ils finissent par se perdre dans la forêt. Leur histoire se racontera encore des années après, s’amplifiant jusqu’à devenir une légende.

– Le pêcheur de lune : Mayak un jeune grizzli et Oujka, sa mère, vivent une vie paisible dans les Rocheuses (Canada). Mayak apprend à pêcher, chose très importante pour pouvoir survivre dans la nature. Cependant, il échoue car il ne veut pas faire de mal aux poissons. Epuisé, il finit par s’endormir au bord de la rivière. Lorsqu’il se réveille, il fait nuit et il aperçoit le reflet de la lune dans la rivière. Il croit voir un énorme poisson jaune et essaye de le pêcher pour que sa maman soit fière de lui. En vain évidemment ! La lune le nargue. Oujka découvre son fils en pleurs au milieu de la rivière découragé. Mon préféré ! Mayak est vraiment touchant, plein de naïveté.

Les contes de la lune renferme sept histoires sur l’amitié, l’apprentissage, l’espoir, le courage, avec la lune au centre de chacune.  Les contes sont assez différents les uns des autres, certains font référence à d’anciens contes, d’autres sont plus modernes. Le temps d’un instant, je suis retombée en enfance. Des instants magiques où l’on se surprend à sourire. L’écriture est soignée et de qualité, et le texte est, quant à lui, ponctué de très belles illustrations de Christiane Moreau. Je ne peux que vous conseiller ce joli petit livre qui plaira autant aux enfants qu’aux grands !
Je remercie chaleureusement Elisabeth Delaigle de m’avoir fait découvrir son livre !
Illustrations et couverture : Christiane Moreau
Editions Persée, 2011

Karen Maitland – La compagnie des menteurs

4e de couverture :

1348. La peste s’abat sur l’Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays, en proie à la panique et à l’anarchie, un petit groupe de neuf parias réunis par le plus grand des hasards essaie de gagner le Nord, afin d’échapper à la contagion. Neuf laissés-pour-compte qui fuient la peste mais aussi un passé trouble. Bientôt, l’un d’eux est retrouvé pendu, puis un autre noyé, un troisième démembré… Seraient-ils la proie d’un tueur plus impitoyable encore que l’épidémie ? Et si celui-ci se trouvait parmi eux ? Toutes les apparences ne vont pas tarder à s’avérer trompeuses et, avec la mort qui rôde de toutes parts, les survivants devront faire preuve d’une incroyable sagacité, au milieu des secrets et des mensonges, pour trouver le mobile des meurtres et résoudre l’énigme avant qu’il ne soit trop tard.

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Angleterre. Milieu du 14e siècle. Ils sont neuf personnages, réunis par hasard, à faire route ensemble vers la mer pour échapper à la peste : un vendeur de reliques, un musicien et son élève, une guérisseuse, un magicien au tempérament belliqueux, un peintre et sa femme enceinte, un conteur, ainsi qu’une jeune fille mystérieuse, au comportement étrange, lisant les runes. Camelot, Rodrigo, Joffre, Plaisance, Zophiel, Osmond, Adela, Cygnus, Narigorm : neuf noms, neuf personnalités différentes, avec un passé qui leur est propre, mais aussi des secrets…

En plus de cette peste qui les suit inexorablement, une autre chose attise leur peur. Ils l’entendent la nuit, et très vite la mort rôde parmi eux… Persuadés que c’est un loup qui les traque, ils sont effrayés. Une peur qui conduit à de vives tensions au sein du groupe, les uns accusant les autres, et des clans qui se forment inévitablement. Outre la peur, leur voyage est rythmé par la faim, le froid, le manque d’hygiène, la recherche presque quotidienne d’un abri pour passer la nuit, bref des conditions de vie loin d’être idéales. Les villages sont déserts car la peste est passée par là. Cependant, il n’est pas bon de s’éterniser à un endroit au risque d’attirer l’attention. Survivre est le mot d’ordre. Une lutte quotidienne.

À ceux qui s’attendent à un thriller, vous risquez d’être déçus. La compagnie des menteurs est avant tout un roman d’ambiance, ma foi fort bien rendue ! Croyances, superstitions, peste… j’ai beaucoup aimé cette immersion dans le Moyen âge et l’atmosphère lourde et sombre qui se dégage du roman. Sans parler des personnages qui ont chacun leur part de mystère… Certains d’entre eux mentiraient-ils ? Cacheraient-ils leur vraie nature ? On pourrait reprocher quelques longueurs, mais cela reste malgré tout prenant. Et puis, en plus d’être bien écrit, le roman est très bien documenté, ce qui rend l’histoire assez réaliste.

La compagnie des menteurs est le premier roman de l’auteur traduit en français. À nouveau un très bon cru de chez Sonatine !

Editions Sonatine, 2010

Les avis de Ellcrys et Belledenuit (avec qui ce devait être une lecture commune à la base…).

Lu dans le cadre du challenge Challenge Thrillers et Polars

Ken Bruen – Delirium tremens

4e de couverture :

Ancien flic viré pour alcoolisme sévère, Jack Taylor traîne sa misère et son mal de vivre dans les pubs des quartiers populaires de Galway. Entre deux rasades de Jameson et une gorgée de Guinness, il laisse vaguement entendre aux poivrots de son entourage qu’il pourrait être un bon détective privé. À sa grande surprise, une femme vient un jour le trouver à son comptoir préféré pour le supplier d’enquêter sur la mort de sa fille qui se serait, soi-disant, suicidée…

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Voilà un roman que j’ai choisi tout à fait par hasard en regardant les choix de lecture des autres participants du challenge littérature irlandaise. Il faut dire que je ne connais que très peu cette littérature et encore moins les romans policiers irlandais. Le hasard fait parfois bien les choses, mais pas dans ce cas-ci malheureusement !

Viré de la Garda (police irlandaise) et devenu détective privé, Jack Taylor passe la plupart de son temps dans les pubs de sa ville, Galway. Jusqu’au jour où une femme débarque dans l’un de ces bars pour lui demander d’enquêter sur la mort de sa fille, car elle ne croit pas à un suicide. Mais alors qu’il commence ses recherches, les menaces ne tardent pas à arriver. En effet, certaines personnes n’apprécient pas qu’on vienne fouiller dans leurs affaires…

Ici, l’enquête est secondaire et n’est qu’un prétexte. Ce n’est donc pas un roman policier à proprement parler comme je m’y attendais, mais plutôt un roman noir où il est surtout question de l’alcool et ses démons, l’addiction, le sevrage, la rechute, avec un héro mal dans sa peau, mais doué, amateur de musique et de littérature et qui est loin d’avoir sa langue dans sa poche. Jack Taylor est un personnage qui plaira à certains, mais auquel je ne me suis malheureusement pas attachée.

Un roman particulier où l’on retrouve l’ambiance des pubs irlandais. Les chapitres sont courts, le style direct, percutant, mais l’auteur n’a pas réussi à capter mon attention et je suis restée en dehors de l’histoire, me sentant souvent un peu perdue au milieu des nombreuses références musicales et culturelles.

Un rendez-vous manqué. Dommage.

Editions Gallimard, Série Noire, 2004
Folio Policier, 2006

Lu dans le cadre du challenge 

Bella Pollen – L’été de l’ours

4e de couverture :

Après le décès aussi soudain qu’inexpliqué de son époux, haut diplomate anglais, Letty Fleming prend une décision : fuir l’ambassade de Bonn en pleine guerre froide et s’installer avec ses trois enfants sur une île d’Écosse.
Mais la distance n’y fait rien, Letty ne peut se détacher de ces questions : son mari était-il vraiment le traître qu’on lui a dépeint ? Et quelles menaces rôdent autour des siens ?
Comblant les silences de leur mère et l’absence de leur père, les enfants, eux, tentent de reconstruire leur vie. Tandis que la douce Georgie découvre les joies de l’amour, la terrible Alba passe son chagrin et ses nerfs sur son jeune frère. Hypersensible, doté d’une imagination sans bornes, Jamie envoie des bouteilles à la mer en songeant à celui qui ramènera leur père…

Arpentant les plages et la lande désolées, un ours solitaire rêve de liberté et d’une âme à sauver…

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Nous sommes au début des années 80 en pleine guerre froide. Nicky Fleming, un haut diplomate en poste à Bonn meurt de manière subite et mystérieuse. Suicide ? Meurtre ? Mort accidentelle ? Sa femme Letty ne trouve pas de réponses à ses questions. Pour essayer d’oublier et tenter de retrouver une vie de famille « normale », elle quitte Bonn avec ses enfants pour rejoindre sa terre natale : l’île des Hébrides en Ecosse. Mais rien ne change, les questions sont toujours là, les enfants ressentent terriblement l’absence du père et réagissent chacun à leur manière. Georgie, l’aînée, se sent responsable de la famille depuis que sa mère, désemparée, se laisse aller. Quant à Alba, 13 ans, elle est en perpétuelle révolte contre toute forme d’autorité et est très agressive avec son petit frère Jamie. Pourtant, on sent bien que sous cette carapace, c’est une jeune fille qui a un grand besoin d’affection et elle en devient même attachante. Et puis, il y a Jamie, ce petit garçon si touchant, un peu naïf, rêveur, qui porte un amour inconditionnel à sa soeur Alba malgré la méchanceté de cette dernière. Un garçon toujours dans ses pensées, d’une sensibilité à fleur de peau, à qui on n’a pas dit clairement que son papa était mort et qui le cherche toujours…

Et l’ours dans tout ça ? Et bien le lecteur ne comprend son rôle dans l’histoire que petit à petit. L’auteur lui donne la parole dans de courts chapitres et nous dévoile ses pensées alors qu’il vient de s’échapper et erre sur l’île des Hébrides.

Un roman qui aborde divers thèmes comme le deuil, l’acceptation de la mort, les relations parents-enfants, le couple, mais aussi les complots, la trahison, etc. Le tout sur fond de Guerre froide. L’auteur nous montre également les dessous du métier de diplomate et ses conséquences sur la vie de famille: priorité à la carrière du mari souvent au détriment du couple, toujours faire bonne figure, garder le secret professionnel… Après la mort de Nicky, Letty découvre une autre facette de son mari qu’elle ne connaissait pas et se pose beaucoup de questions au sujet de l’homme avec qui elle partageait sa vie. Qui était-il réellement ?

Un très beau roman rempli de poésie, d’émotion et de sensibilité. À découvrir !

Editions Belfond, 2012

Un grand merci à la  pour l’envoi de ce livre.

Lu dans le cadre du challenge laurier_couronne_fdb39

Challenges + Concours Stop Talking And Read

Logo STAR 4 - Les lectures de Liyah

Liyah organise la 4e édition du Stop Talking And Read et je ne pouvais pas ne pas m’inscrire !

Pour rappel, le but est de lire le plus de pages possible entre le 6 avril et le 6 mai 2012. Bien sûr, c’est juste pour le fun, il n’y a pas de compétition :)

Dépêchez-vous, les inscriptions sont ouvertes jusque demain !

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Bouquinovore organise pour la 2e année consécutive le challenge Stephen King. Etant fan de l’auteur, je me suis évidemment inscrite. J’espère faire mieux que l’année passée (je n’ai lu aucun livre, hum).

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S’inspirant de l’émission « Les Carnets de route de François Busnel », Chinouk nous propose un super challenge. Le but est de « lire au moins 1 livre de chacun des auteurs que François Busnel a rencontré lors de son périple américain OU en mini challenge 1 auteur de chaque vidéo (soit 7 livres) ». Un défi qui a pour thème la littérature américaine, je ne peux que participer ! :)

Rachel Hawkins – Hex Hall, tome 1

4e de couverture :

Quand on est expédiée à Hex Hall pour usage inapproprié de la magie, qu’on doit empêcher une vampire aux cheveux roses de prendre feu, lutter contre trois ravissantes sorcières aussi dangereuses que des top models en manque de magazines et résister à un séduisant sorcier très très agaçant, on n’a aucun besoin qu’une élève soit retrouvée vidée de son sang. C’est pourtant ce qui arrive à Sophie Mercer, une sorcière qu’il ne faut surtout pas énerver…

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Sophie Mercer n’est pas une adolescente comme les autres. Sorcière, elle contrôle mal ses pouvoirs, ce qui est évidemment très gênant en public. Après un incident au bal de fin d’année, sa mère se voit obligée de l’envoyer à Hex Hall, une école qui accueille de jeunes « prodigiums » (loup-garous, vampires, fées, sorciers, métamorphes,…). À son arrivée, Sophie doit partager sa chambre avec Jenna, une vampire aux cheveux roses, renfermée sur elle-même et rejetée par les autres à cause de sa nature. Lorsqu’une élève est retrouvée morte dans l’école, la jeune vampire est la coupable idéale. Mais Sophie – qui s’est liée d’amitié avec elle – est bien déterminée à la défendre et à prouver le contraire. Pourtant, les agressions continuent…

À vrai dire, je n’attendais pas grand chose de ce roman et pourtant j’ai été agréablement surprise ! Une jeune sorcière, une école de magie, rien de nouveau sous le soleil me direz-vous ! N’empêche, l’histoire m’a beaucoup plu. Sophie est une héroïne bourrée d’humour, intelligente, un peu maladroite, mais qui n’a pas sa langue dans sa poche. Elevée par sa mère (une humaine), elle ne sait pas grand chose sur son père, ni sur sa propre nature et ses pouvoirs. Quant au personnage de Jenna, c’est vraiment celui que j’ai préféré, et puis une vampire qui adore le rose, on n’en rencontre pas tous les jours !

Il est vrai que l’auteur n’évite pas certains clichés: le trio de sorcières belles et populaires (les « méchantes »), sans oublier Archer, le beau gosse mystérieux qui s’intéresse de près à Sophie.

Même si le ton est léger et que l’histoire ne révolutionne pas le genre, ce premier tome ne manque pas de rythme et pose les bases de la série. J’ai passé un agréable moment et je suis curieuse de savoir ce que l’auteur réserve à Sophie et Archer dans le deuxième tome.

 Editions Albin Michel, collection Wiz, 2010

Lu dans le cadre des challenges 

  

Michael Zadoorian – Le Cherche bonheur

4e de couverture :

Avis de recherche : Ella et John Robina, couple de citoyens américains à la retraite, vus pour la dernière fois au volant de leur camping-car le Cherche-bonheur, aux abords de Detroit. Si vous avez des informations, merci de contacter au plus vite leurs enfants au numéro qui suit… Après une longue vie et soixante ans de mariage, la santé chancelante et la mémoire qui flanche, Ella et John savent que leurs jours d’autonomie sont comptés. Si John ne se souvient plus nécessairement si on est mardi ou jeudi, il peut encore conduire. Ella le « kidnappe » donc, avec une seule idée en tête : partir une dernière fois à l’aventure. C’est le début d’un périple extraordinaire…

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Alors qu’ils sont tous les deux malades (elle, est atteinte d’un cancer et lui souffre de la maladie d’Alzheimer), Ella décide d’emmener son mari John sur les routes américaines pour un dernier voyage à bord de leur vieux camping-car le Cherche Bonheur. Direction Disneyland en Californie par la route 66 ! Evidemment, ce périple ne se fera pas sans embûches…

Un voyage rempli de tendresse, d’émotion, de nostalgie, où Ella se remémore des moments de leur vie grâce, notamment, aux petites séances de diapositives. Ella et John forment un couple uni et attachant, on ressent l’amour qui les lie, à la fois fort et sincère. Ella, courageuse et déterminée, refuse de se faire soigner et de subir sa maladie. Mais celle de son mari lui est parfois difficile à supporter: douloureux en effet de constater que votre époux vous reconnaît à peine et qu’il n’a que de vagues souvenirs de toutes ces années passées ensemble. Bien sûr, il y a bien des moments de lucidité, mais ils sont si brefs…

Une réflexion sur la vieillesse, la relation de couple, l’Amour, la maladie, la mort, la dépendance vis-à-vis des enfants lorsqu’on est âgé, les moments importants d’une vie et les choix que l’on fait.

En toute simplicité et avec grande justesse, l’auteur aborde des thèmes universels qui permettent au lecteur de s’identifier aux personnages. Car Ella et John pourraient être chacun d’entre nous.

Un roman à la fois drôle, sensible et grave qui nous transporte de la première à la dernière page.

On peut se demander si c’est la meilleure idée possible. Ce couple de vieux débris, l’une avec plus de problèmes de santé qu’un pays du tiers-monde, l’autre sénile au point de ne pas savoir quel jour on est, partant sillonner les routes du pays. Ne disons pas de bêtises, bien sûr que c’est pas une bonne idée.

À présent, nous disposons de tout notre temps. Sauf que je tombe en morceaux et que John se souvient à peine de son nom. Ça ne fait rien. Moi, je m’en souviens. À nous deux, nous formons une personne complète.

Que nous ne disions rien me va très bien. Parler romprait le charme. L’espace d’un instant, je suis si heureuse que je pourrai pleurer. Voilà exactement le genre de chose qui fait que j’aime tant voyager, et que j’ai désobéi à tout le monde. Nous deux réunis comme nous l’avons toujours été, sans rien dire, sans rien faire de particulier, simplement “en vacances”. Je sais bien que rien ne dure mais, quand on sait que le film va bientôt se terminer, on a parfois la possibilité de rembobiner et d’en prendre un peu sans que personne ne le remarque.

Editions Fleuve Noir, 2010
Editions 10/18, 2011

Lu dans le cadre des challenges

50 états(Michigan)

Laurell K. Hamilton – Plaisirs coupables (Anita Blake, tome 1)

4e de couverture :

Mon nom est Blake, Anita Blake. Les vampires, eux, m’appellent « l’Exécutrice » et par égard pour les oreilles les plus chastes, je ne vous dirai pas comment, moi, je les appelle. Ma spécialité, au départ, c’était plutôt les zombies. Je relève les morts à la nuit tombée pour une petite PME. Ce n’est pas toujours très exaltant et mon patron m’exploite honteusement, mais quand on a un vrai don, ce serait idiot de ne pas s’en servir. Tuer des vampires, c’est autre chose, une vieille passion liée à des souvenirs d’enfance. Depuis qu’ils sont officiellement reconnus et ont pignon sur rue, ils se croient tout permis. Certes, il y en a de charmants, voire très sexy, mais il y en a aussi qui abusent. Ceux-là je les élimine. Rien de tel pour garder la forme : ça vous fouette le sang !

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Publié pour la première fois en 1993, la version française n’est parue qu’en 2002 chez Pocket, puis en 2004 chez Fleuve noir, avant que Milady ne la réédite et continue à publier les autres tomes de la série à partir de 2009.

Anita Blake, 1m60, surnommée l’Exécutrice. Son boulot : relever les morts, mais c’est aussi une tueuse de vampires à ses heures perdues. Car oui, elle est loin d’apprécier ces buveurs de sang. Et quand elle accepte d’enquêter sur des meurtres de vampires dans la région, c’est évidemment contre son gré. Voilà bien une source d’ennuis supplémentaires dont elle aurait pu se passer.

Pour tout dire, le titre et la couverture sont un peu trompeurs : en effet, il n’y a aucune scène érotiqu3 dans ce premier tome ! (bon ça devrait changer dans les prochains, hé hé). Le Plaisirs coupables est en fait un bar de vampires où le lecteur fait la connaissance de certains d’entre eux comme Jean-Claude (le patron du bar) (un prénom super sexy n’est-ce pas ?), Aubrey (strip-teaseur), mais aussi Philippe, un humain accro à leur sang. Dans ce roman, une foule de personnages secondaires gravitent autour d’Anita et j’avoue avoir été un peu perdue à certains moments. Cependant, deux d’entre eux ont éveillé ma curiosité : le fameux Jean-Claude et Edward, tueur à gages, ami/ennemi d’Anita qui déteste les vampires.

Anita Blake est évidemment le personnage central. J’aime beaucoup son autodérision. Téméraire, elle collectionne les blessures et les cicatrices. Et malgré sa force de caractère, la peur l’anime souvent ce qui en fait une héroïne réaliste et attachante. Les vampires occupent une place importante dans l’histoire. Leur existence est connue des humains et leur société hiérarchisée. C’est d’ailleurs avec le maître de la ville de Saint-Louis, Nikolaos (une vampire âgée de 1000 ans), qu’Anita sera obligée de traiter pour son enquête.

Dans ce premier tome, l’auteur pose les bases de l’univers de la série. Les personnages secondaires ne sont que très peu développés. J’ai hâte de voir l’évolution de certains dans les prochains tomes !

– Anita Blake, me demanda Zachary

– L’Exécutrice… oui

– Vous n’êtes pas assez grande pour être l’Exécutrice

– Moi aussi, ça me déçoit.

Chacun ses faiblesses. Il y a des gens qui fument. Moi, je collectionne les pingouins en peluche. Si on ne me dénonce pas, je ne dénoncerai personne non plus.

Editions Milady, 2009

Lu dans le cadre du “Combats d’auteurs”

et des challenges :

50 états(Missouri)

Jules Verne – Voyage au centre de la terre

Présentation de l’éditeur :

Dans la petite maison du vieux quartier de Hambourg où Axel, jeune homme assez timoré, travaille avec son oncle, l’irascible professeur Lidenbrock, géologue et minéralogiste, dont il aime la pupille, la charmante Graüben, l’ordre des choses est soudain bouleversé. Dans un vieux manuscrit, Lidenbrock trouve un cryptogramme : Arne Saknussemm, célèbre savant islandais du XVIe siècle, y révèle que par la cheminée du cratère du Sneffels, volcan éteint d’Islande, il a pénétré jusqu’au centre de la Terre ! Lidenbrock s’enflamme aussitôt et part avec Axel pour l’Islande où, accompagnés du guide Hans, aussi flegmatique que son maître est bouillant, ils s’engouffrent dans les mystérieuses profondeurs du volcan…

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« Oui ! il est parfaitement reconnu que la chaleur augmente environ d’un degrés par soixante-dix pied de profondeur au-dessous de la surface du globe ; or, en admettant cette proportionnalité constante, le rayon terrestre étant de quinze cent lieues, il existe au centre une température qui dépasse deux cent mille degrés. Les matières de l’intérieur de la terre se trouvent donc à l’état de gaz incandescent, car les métaux, l’or, le platine, les roches les plus dures, ne résistent pas à une pareille chaleur. J’ai donc le droit de demander s’il est possible de pénétrer dans un semblable milieu ! -Ainsi, Axel, c’est la chaleur qui t’embarrasse? -Sans doute. Si nous arrivons à une profondeur de dix lieues seulement, nous serions parvenus à la limite de l’écorce terrestre, car déjà la température est supérieure à treize cents degrés. -Et tu as peur d’entrer en fusion? -Je vous laisse la question à décider, répondis-je avec humeur.

Enfin, je lis mon premier Jules Verne ! Publié pour la première fois en 1864, ce roman est une petite merveille.

Tout commence à Hambourg où le professeur Lidenbrock et son neveu Axel découvrent un manuscrit du célèbre savant Arne Saknussemm. Ce dernier y explique comment il a réussi à se rendre au centre de Terre par le volcan Sneffels en Islande. À peine a-t-il découvert ce texte que le professeur Lidenbrock décide de partir sur les traces de Saknussemm et emmène avec lui son neveu. Arrivés en Islande, ils décident de se faire accompagner par un guide : Hans. Commence alors leur longue descente dans les entrailles de la Terre à leurs risques et périls. Et ce qu’ils vont y découvrir est loin de tout ce qu’ils avaient pu imaginer !

Le narrateur est Axel. Contraint de suivre son oncle, il ne partage pas du tout sa frénésie. Il a peur de ne jamais revenir vivant de cette expédition et essaye par tous les moyens de dissuader le professeur de partir. En vain. Pourtant, son comportement va changer au cours du voyage. Quant à Lidenbrock, c’est un homme passionné, têtu, obnubilé par la découverte qu’il vient de faire et ne voyant pas le danger. Hans reste le personnage le plus effacé, il parle peu, mais est efficace et sauve plusieurs fois l’oncle et son neveu d’une mort certaine.

Un roman d’aventures où j’ai été embarquée à 100 à l’heure dans un monde insoupçonné. Loin d’être gênée par les descriptions scientifiques des endroits découverts par notre trio, j’ai eu l’impression de les découvrir en même temps qu’eux. Un récit à la fois imaginaire et réaliste avec ce sentiment que tout cela aurait pu être possible…

Malgré une fin un peu trop précipitée, c’est une histoire des plus passionnantes. Mon premier Jules Verne et certainement pas le dernier !

[Ce livre est aussi le premier que je lis sur un reader (liseuse) emprunté à la bibliothèque. Une expérience concluante que je n’hésiterai pas à renouveler !]


Lu dans le cadre du challenge

Le 8 février, nous fêtions le 184e anniversaire de Jules Verne. BON ANNIVERSAIRE JULES !